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M€ETING

Thursday 24 September 2009


GALERIE DU BAR FLORÉAL

43 RUE DES COURONNES 75020, PARIS

DU 18 SEPTEMBRE AU 30 OCTOBRE 2009

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installation multimédia de I-Wei Li

Au sous-sol de la Galerie du Bar Floréal, l’installation est composée de 3 puissants ventilateurs, d’un ballon de baudruche coloré, de 2 vidéoprojecteurs et lecteurs DVD, de 2 billets de 1$, de câbles électriques, de câbles d’acier reliant les machines les unes aux autres.

Les 2 films projetés montrent des images de TV relatant les intempéries qui ont dévastées l’île de Taiwan en 2009. Ces images, grossièrement montées en boucle, fonctionnent comme une rengaine visuelle incessante et vaine. Le son des ventilateurs et l’air déplacé créent une impression d’inconfort, le ballon de baudruche (parfois jaune, parfois rouge, parfois orange) virevolte dans tous les sens, devant deux billets verts de 1$ représentant à eux seuls la lamentable réduction du monde aux.

Et explose parfois.

Ce dispositif, qualifié par un visiteur de « simple mais efficace », propose, malgré, ou grâce, a son apparente simplicité différents approches d’une situation devenue banale : l’exposition médiatique obscène des douleurs d’hommes, de femmes et d’enfants frappés par une catastrophe. Qu’il s’agisse d’une catastrophe naturelle ou d’une guerre quelconque n’a d’ailleurs pas beaucoup d’importance. Ce qui compte c’est la manière dont nous sommes parfois, (souvent) dépossédé de l’essentiel de nous-mêmes par ce qui nous dépasse, nous accable, nous détruit. Et ce désastre ne peut plus s’évoquer désormais autrement que de manière triviale, grossière, dérisoire. Mais il y a autre chose qui fonctionne juste derrière cette « dénonciation » de la vulgarité du monde contemporain.

Nous sommes pris dans une situation qui nous semble à la fois étrangère - nous ne sommes pas de là-bas-, et familière -, ce dont il est question parle de notre intimité.

Et c’est sur cette tension entre spectacle médiatique et mystères de l’intime que se déploie la puissance réelle de l’installation. Des immeubles s’effondrent emportés par les déluges comme parfois des pans entiers de notre être s’effondrent silencieusement en nous-mêmes, des drames obscurs affectent nos proches, des terreurs archaïques, lointaines, enfantines remontent à la surface et nous assaillent à nouveau.

Et nous nous retrouvons à nouveau seuls, passablement désemparés. Avec comme seule bouée, un ballon de baudruche agile, fragile, insaisissable. Passé ce moment où nous demandons encore et pour la millième fois si ce qui est devant nous est bien de l’art, et si oui, si l’art est vraiment fait pour cela, pour ébranler encore un peu plus l’édifice fragile de nos certitudes du jour, il nous reste à reprendre l’escalier pour remonter, de la cave au rez-de-chaussée pour tenter de retrouver un ordre du monde praticable.

Pierre Bongiovanni

LA PLAGE

installation multimédia de Pierre Bongiovanni

C’est l’homme du Sud qui porte le désir et le projette sur l’homme du Nord qui possède une infrastructure où le multiplier. L’homme du Nord ne vit que du désir de l’homme du Sud qui rend sa position prétendument enviable et lui assure encore une valeur par sa précaire suprématie. L’homme du Nord ne veut pas partager sa place, il ne songe qu’à grimper dans la hiérarchie, dans le niveau de possession. Il est sans tête, ne pense pas, ne voit pas, n’entend pas, ne dis rien. L’homme du Nord et l’homme du Sud sont obsessionnels, enfermés dans l’univocité de leur mouvement, dans un univers horrifique, catastrophique. Chacun veut aller ailleurs (plus loin, plus haut), aucun ne veut/peut ( ?) aller autrement.

Corinne Turpin



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